Charlotte Bruel, 15 ans à la barre des Bateaux Mouches

Quel est votre bilan à la tête de l’entreprise, depuis 15 ans ?

Notre entreprise familiale est aujourd'hui n°1 du secteur avec 15 bateaux, c'est la flotte la plus importante sur la Seine. Je continue l'œuvre de mon père, Jean Bruel, en contribuant à en faire une vitrine de Paris. Les voyageurs du monde entier y découvrent la capitale sur la plus belle avenue du monde qu'est la Seine. Et l'année prochaine, je fêterai les 70 ans des Bateaux Mouches.

Pas trop dur pour une femme de manager une équipe d’hommes ?

Tout le monde sait que je suis la patronne, et ça ne pose jamais aucun problème, ça se passe très bien au quotidien. Nous sommes souvent bien plus fortes que vous, mais vous savez, on ne vous le dit pas pour ne pas vous blesser…

Combien y-a-t’il d’employés chez Bateaux Mouches ?

C'est très variable, selon la météo, et si la Seine est naviguable pour les sorties des bateaux. En haute saison, nous pouvons monter à 600 personnes, avec des extras en renfort pendant l'été.

Quels sont les nouveaux bateaux à entrer dans votre flotte ?

Nous n'achetons pas de bateaux, nous les faisons construire sur-mesure, selon nos besoins. Le plus récent est hybride, diesel et électrique. Tous les 4 ans, l'un des éléments de la flotte est refondu, remotorisé pour être moins polluant, modernisé et équipé de LED illuminant les quais en douceur. Nous multiplions les initiatives pour attirer 2,7 millions de passagers par an.

Que faites-vous pour attirer les Parisiens sur vos bateaux ?

Le restaurant Le Club est un premier pas. Les clients sont face à la Tour Eiffel. Il y a le rooftop de « Monsieur Mouche », célébré comme le plus branché de Paris et « Le Bain de Soleil », une terrasse pour se faire dorer au soleil en buvant des Mojitos. Nous organisons déjà des croisières Pétanque sur Seine, nous allons mettre en place des épreuves de patinage artistique et des combats de boxe sur les toits des bateaux, mais je veux aussi programmer des activités pour les enfants.

Plus original qu'il n'y parait, un dîner au fil de la Seine suscite toujours la joie des croisiéristes qui ne se lassent pas d'admirer Paris. © DR

Le week-end, cette terrasse sert un brunch copieux, à 55 €, et 30 € pour les moins de 12 ans, devant la plus belle vue de la capitale. © DR

Participez-vous à la décoration des bateaux ?

J'ai une formation d'artiste peintre, et j'ai la possibilité de me faire plaisir en faisant plaisir aux voyageurs. Nous avons fait installer un T Rex de Philippe Pasqua en aluminium chromé pour la tête de proue d'un bateau, une œuvre de Barreda, une autre de Jeremy Mayer et des sculptures du 17e siècle, mais je conserve mes œuvres personnelles à la maison, c'est mon petit jardin secret. Je pense malgré tout à créer un trophée artistique spécifique aux Bateaux Mouches.

L'événementiel est-il en développement chez Bateaux Mouches ?

Effectivement, nous proposons, en plus de nos dîners croisières classiques, toute une gamme de soirées à la carte pour les groupes et les entreprises. De Bollywood sur Seine aux mariages, en passant par des orchestres, un casino ou même des tournages de films, nous sommes capables d'organiser des réceptions jusqu'à 1 000 personnes assises, sur plusieurs bateaux en même temps.

La qualité de la nourriture à bord a longtemps fait débat…

Nous sommes les seuls à avoir une cuisine embarquée à bord, et les résultats des prestations sont différents car le frais arrive de Rungis chaque matin. Notre chef, Djibril Dramé, a commencé en bas de l'échelle et il a grimpé les échelons pour prendre les rênes de la cuisine. Je tiens beaucoup à favoriser l'évolution des talents en interne. Les retours clients sont très bons sur la présentation et la qualité des assiettes qui privilégient la grande tradition française, mais remise au goût du jour.

Le service privatisation de la Compagnie des Bateaux Mouches adapte ses offres à tous les besoins des entreprises. © DR