État des lieux du marché de l’immobilier de prestige en France en 2023

En termes d’activité, on peut dire que le marché de l’immobilier neuf et que le marché de l’immobilier de prestige se situent à des années-lumière l’un de l’autre. Tout les oppose !  Le marché du neuf traverse une crise considérable, certains promoteurs immobiliers font faillite et la hausse du prix des matériaux associée au resserrement des conditions de financement bancaire contribuent à faire chuter les ventes dans le neuf qui accusent un recul de 24,6 % sur l’année 2022. À l’autre extrémité du spectre, les ventes de biens immobiliers de prestige battent des records. Sotheby’s totalise ainsi, sur son seul réseau français, 1,61 milliard d’euros de transactions.

S’il est un marché sur lequel les acquéreurs étrangers sont surreprésentés, c’est bien le marché de l’immobilier de luxe français. Alors qu’une large part des acheteurs français fortunés ne recourt à aucun financement bancaire, d’autres, en dépit de revenus élevés, peinent eux aussi à décrocher un crédit immobilier. Or, la clientèle étrangère, quant à elle, achète cash ou profite de conditions d’octroi d’un crédit bancaire parfois bien plus favorables que dans leurs pays respectifs. C’est notamment le cas des acquéreurs américains.

Il est intéressant de constater que ce qui vaut pour le marché de l’immobilier traditionnel vaut, à tout le moins pour partie, pour le marché du luxe. De l’avis des professionnels, la négociation fait partie de ces dénominateurs communs aux deux marchés. Il arrive même que des biens ne présentant aucun défaut fassent l’objet de négociations. Serait-ce là l’amorce d’un retour progressif à un marché d’acheteurs ? Enfin, on note que la performance énergétique fait aussi partie des critères de recherche des acheteurs fortunés, lesquels n’hésitent plus à tenter de négocier le prix d’un bien d’exception, certes, mais affichant une étiquette énergétique médiocre…