Immobilier de prestige parisien : quel est le portrait-robot des acheteurs ?

Un temps concurrencé par des villes comme Miami, Austin, Tokyo ou encore Genève, force est de constater que le marché parisien de l’immobilier de luxe, voire de l’ultra-luxe dès lors que l’on franchit le cap des 4 millions d’euros, a effectué ce qu’il est permis d’appeler un retour en grâce. En témoigne le retour fracassant des acheteurs étrangers (1 acquéreur sur 2 dans l’ultra-luxe et entre 2022 et 2021, le nombre de transactions très haut-de-gamme progresse de 65 %), et notamment des Américains (21 %) à Paris. Sur le podium des nationalités les plus représentées dans l'immobilier de prestige parisien, la deuxième et la troisième marche sont occupées respectivement par les acheteurs italiens (11 %) et libanais (8 %).

Si l’immobilier de prestige parisien jouit d’une telle attractivité, notamment auprès des acheteurs étrangers, c’est pour tout un ensemble de raisons qui mêlent l’envie de s’offrir une part du rêve parisien, d’avoir accès à un patrimoine historique (86 % des acheteurs étrangers y font l’acquisition d’un bien ancien), de s’assurer une incontestable sécurité financière et, dans le cas des Américains, de profiter de conditions avantageuses, comme des taux de change et d’intérêt d’emprunt plus attractifs.

Il est toutefois intéressant de préciser que 7 acheteurs étrangers d’un bien de prestige à Paris le payent comptant. « Paris est aujourd’hui considérée comme une référence sur le plan immobilier, notamment aux yeux de la clientèle internationale, affirme Sébastien Kuperfis, Président du groupe Junot. La capitale française cumule en effet les atouts pour séduire les acheteurs, à commencer par la qualité de son architecture historique soigneusement préservée. Investir à Paris revêt ainsi un aspect émotionnel, semblable à celui que l’on éprouve en achetant une œuvre d’art. S’y ajoute une incontestable sécurité financière, la France étant beaucoup moins exposée que les pays anglo-saxons ou nord-européens aux brusques variations du marché ce qui s’explique par la généralisation des taux fixes et par la multiplication des amortisseurs sociaux. Résultat, les acheteurs étrangers, notamment américains, sont revenus en masse en 2022. »

Selon l’agence Junot, sur le marché de l’immobilier de prestige parisien, les acquéreurs étrangers ciblent, essentiellement, des quartiers typiquement parisiens ou à tout le moins qui correspondent à l’image qu’ils se font de Paris. Après avoir été un temps boudés au profit de quartiers plus bobos comme le 9e arrondissement ou encore le Marais, les quartiers bourgeois de l’Ouest semblent ainsi avoir signé un retour en grâce. Les acheteurs étrangers sont principalement en quête de pieds-à-terre mais certains cherchent aussi à réaliser un investissement. Sont également prisés les « turnkey apartments » ( « clé en main », en VF).

Enfin, depuis la crise sanitaire, l'attrait des acheteurs fortunés pour certains types de biens a explosé, entraînant des surcotes pouvant aller de + 25,5 % pour une vue exceptionnelle à + 46,1 % pour un espace extérieur en passant par + 25,8 % pour un dernier étage avec ascenseur.