À Louveciennes (Yvelines), le pavillon de musique de la comtesse du Barry cherche actuellement son futur propriétaire pour la somme faramineuse de... 44 millions d’euros. Remarquablement conservée, objet d'exquises attentions royales, cette somptueuse demeure qui abrita jadis les amours de la comtesse et du roi Louis XV offre un voyage inédit dans les coulisses de son histoire exceptionnelle et d'une vente hors-norme. Découverte.
Un monument d'art et d'histoire aux vues majestueuses
Idéalement situé à 15 km de Paris, entre Versailles et Saint-Germain-en-Laye, le pavillon de musique de Madame du Barry s’érige sur les hauteurs de Louveciennes (anciennement appelé Luciennes), charmante commune des Yvelines réputée pour ses demeures bourgeoises cossues et son atmosphère paisible. Sa situation dominante surplombant la Seine exhibe des vues époustouflantes sur le fleuve, l’Ouest parisien, la capitale et sa majestueuse Tour Eiffel.
Véritable monument d’art et d’histoire, le pavillon de musique continue d’incarner le raffinement et le goût précieux du siècle des Lumières. Il a d’ailleurs été inscrit à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques (ISMH) en 1945.
Un temple de l’Amour pour les deux amants
Arborant une architecture monumentale inspirée de l’Antiquité grecque avec ses lignes droites et pures, ses colonnes cannelées à chapiteaux ioniques et ses statues en marbre, ce bâtiment de « fête, de plaisir et d’intimité » fut construit dès 1770 en tout juste neuf mois par ordre de la comtesse. Si le motif officiel était de pouvoir y organiser de grandioses réceptions, la création de ce pavillon bien à l’écart du château doit surtout au désir de la favorite du roi d’y vivre en toute liberté ses amours avec Louis XV, dans un précieux écrin à l’abri des regards importuns.
Le raffinement du néoclassicisme signé Claude-Nicolas Ledoux
Conçu par le célèbre architecte du roi Claude-Nicolas Ledoux et considéré comme un avant-goût des plus aboutis du néoclassicisme, le pavillon a conservé tous ses ornements d’une incroyable richesse, ce qui a d’ailleurs inspiré ces mots aux frères Goncourt : « Ce sera un palais-boudoir où tout aura le fini et le précieux d’un bijou ».
En parfait état de conservation, le domaine a connu plusieurs propriétaires et a été entièrement reconstruit à l’identique suivant les plans de Ledoux par le célèbre industriel et parfumeur François Coty, qui y vécut dans les années 1930. Consolidé par une ossature en acier et en béton, le pavillon a également été agrémenté d’un étage en terrasse, en parfaite harmonie avec la structure d’ensemble. Sa dernière restauration date des années 2000, avec d’importants travaux réalisés dans le strict respect de l’ouvrage d’origine.
Des détails et éléments remarquables tout en finesse
Orné de boiseries richement sculptées, de moulures, parquets, miroirs et autres détails d’un goût exquis, le pavillon offre au regard une infinie variété d’éléments remarquables – bas-reliefs encadrés d’or, balustres, rosaces, entrelacs, cheminées de marbre, panneaux en bois décorés.... – dont la beauté éclatante culmine dans le salon central ovale (le salon de musique) avec ses 16 pilastres à chapiteaux corinthiens, ses murs de marbre blanc richement ornementés de décors bronze-doré et ses petites tribunes où prenaient place les musiciens pour chanter pendant le repas.
C’est ici, dans la magnificence de ce salon emblématique que les deux amants aimaient à partager un déjeuner, tout en profitant d'une vue enchanteresse sur le fleuve et les paysages alentours, s'étendant de part et d'autre jusqu'à Versailles et aux coteaux vers Saint-Germain.
Une vaste demeure blottie dans une nature d'une rare beauté
Entouré de 4 ha de parc paysager clos, ainsi que de 2 ha de bois, le pavillon totalise aujourd’hui quelque 1200 m2 qui se répartissent sur différents niveaux et diverses dépendances. La structure principale offre, entre autres, plusieurs grands salons, dont 5 qui se succèdent en enfilade au rez-de-chaussée – les salons de musique, du roi, Ledoux, Fragonard et le petit salon –, plusieurs chambres et bureaux à l’étage que desservent deux somptueux escaliers en colimaçon, un appartement à l’entresol, ainsi qu'une cuisine à chaque niveau du pavillon. Un ensemble d'un raffinement inouï et à l’architecture monumentale rare, jadis réservée aux temples et palais royaux.
Un parangon du néoclassicisme à deux pas de Versailles
Confiée à Denniel Immobilier, agence spécialisée dans les biens haut de gamme présentant un caractère historique, artistique ou urbanistique hors du commun –, la vente de ce monument emblématique de l’histoire du XVIIIe siècle pourrait bien signer un nouveau record dans le segment du luxe en France.
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