En France, un tiers des propriétaires détiennent plus d'un bien immobilier, selon les données de l'Insee. Cela représente environ 9,7 millions de personnes, seules ou en indivision, possédant au moins deux logements. Cette tendance soulève des questions sur le profil de ces multipropriétaires et les implications pour le marché immobilier.

La multipropriété immobilière : un phénomène en expansion
Parmi les 27,6 millions de propriétaires immobiliers que compte la France, environ 35 % sont multipropriétaires. Et parmi ces multipropriétaires :
- 20,2 % possèdent deux logements,
- 10,4 % en détiennent entre trois et quatre,
- 3,5 % entre cinq et neuf,
- seulement 0,9 % ont dix biens ou plus.
Ces chiffres reflètent une diversité de situations, allant de la possession d'une résidence principale et d'une résidence secondaire à des portefeuilles immobiliers plus conséquents.
La majorité des multipropriétaires détiennent leurs biens en nom propre (91 %), tandis qu'une minorité utilise des structures juridiques telles que les sociétés civiles immobilières (SCI). Environ 30 % possèdent au moins un bien en nue-propriété, une forme de détention qui implique que le propriétaire ne peut ni utiliser le bien ni en percevoir les revenus.
Quel est le profil des multipropriétaires ?
Les multipropriétaires présentent des caractéristiques socio-économiques distinctes. Ils sont généralement plus âgés que les monopropriétaires, puisque 30 % des personnes âgées de 55 à 65 ans détiennent au moins deux biens immobiliers. Ils disposent également de revenus plus élevés que les propriétaires d'un seul logement. Cette tendance s'accentue avec le nombre de biens détenus : plus un propriétaire possède de logements, plus son niveau de vie est élevé.
La répartition par genre montre une légère prédominance masculine parmi les grands multipropriétaires. Si les femmes représentent 49 % des multipropriétaires, elles ne constituent que 40 % des détenteurs de dix logements ou plus.
59 % des Français sont propriétaires immobiliers et 35 % d’entre eux détiennent plusieurs logements.
Des usages diversifiés
Les multipropriétaires utilisent leurs biens de différentes manières. Environ 17 % possèdent deux résidences principales, souvent la leur et celle d'un proche usufruitier. Par ailleurs, 16 % détiennent leur résidence principale et un bien locatif, tandis que 12 % combinent résidence principale et résidence secondaire.
Une part significative des multipropriétaires, soit 22 %, tire des revenus de la location de deux biens ou plus. Ces revenus locatifs peuvent constituer une source importante de revenus complémentaires, notamment pour les retraités ou les ménages aisés.
Une concentration géographique marquée
La multipropriété est plus répandue dans certaines régions françaises. Les zones touristiques, notamment les départements alpins tels que la Haute-Savoie, la Savoie, les Hautes-Alpes et les Alpes-de-Haute-Provence, ainsi que les régions rurales du sud du Massif central comme le Lot, l’Aveyron, la Lozère ou encore l'Ardèche, présentent une proportion plus élevée de multipropriétaires.
Ces régions comptent entre 24 et 27 % de multipropriétaires. À Paris, dans les Yvelines et en Corse-du-Sud, on retrouve également une part significative de multipropriétaires (24 %). Cette concentration s'explique en partie par l'attractivité de ces zones pour les résidences secondaires et les investissements locatifs saisonniers.
À l’autre bout du spectre, les départements du nord de la France tels que le Nord, le Pas-de-Calais, l’Aisne, la Seine-Maritime et la Moselle sont ceux qui abritent le moins de multipropriétaires, cette proportion se situant entre 14 et 16 % en moyenne. À l’instar de la Seine-Saint-Denis qui est le département où l’on retrouve le moins de multipropriétaires, autour de 11 %.
Des implications pour le marché immobilier
D’après les chiffres de l’Insee, deux tiers des logements (65 %) sont détenus par des multipropriétaires, ce qui représente 19,1 millions de logements. Or, cette forte concentration de la propriété peut entraîner des répercussions sur le marché immobilier français. Elle peut contribuer à la tension sur les prix, notamment dans les zones où la demande est forte et l'offre limitée.
De plus, la détention de plusieurs logements par une même personne ou un même ménage peut réduire la disponibilité de biens pour les primo-accédants ou les locataires.
En Lozère, 27,2 % des personnes âgées de 25 ans ou plus sont des multipropriétaires et possède donc 2 logements ou plus.
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