Passionnée par la couleur et la matière, Julie Lansom tisse des lampes d’inspiration seventies depuis plus de dix ans. Installée à Marseille, elle s’entoure de talentueux artisans pour réaliser ses luminaires graphiques, tout en continuant d’explorer de nouvelles techniques pour réaliser des pièces de mobilier moderne et joyeux. Rencontre.
D’abord photographe, peintre puis designer… Comment en es-tu arrivée au tissage pour créer tes lampes colorées et futuristes ?
La première lampe que j’ai fabriquée, je l’ai faite pour moi, simplement parce que j’en avais besoin et ne trouvais rien qui me plaisait ou que je pouvais m’offrir. C’était une lampe Sputnik. J’en fabrique maintenant depuis dix ans ! Je me suis inspirée d’une lampe des années 1970 que j’avais chinée des années auparavant et qui dormait dans un placard. Je trouvais le principe d’encoches et de fils intéressant mais les matériaux ne me plaisaient pas. Je me suis dit que je pouvais inventer un objet complètement nouveau en revisitant les formes, les matériaux, et surtout les couleurs. Mes amis ont ensuite commencé à me passer des commandes, puis les amis de mes amis, puis des inconnus…
Qu’est-ce qui t’intéresse dans cette pratique ?
J’ai toujours été une personne très manuelle. Le tissage, et plus largement le rapport au fil et au tissu, m’attirent particulièrement. J’aime aussi ces moments suspendus, qui sont de l’ordre de la méditation. C’est pour ça qu’encore aujourd’hui, dix ans après avoir démarré, c’est toujours moi qui tisse chacune de mes lampes.
Comment se déroule la création d’une lampe ?
Tout dépend des modèles. Je propose aujourd’hui une collection assez large, que j’ai développée au fur et à mesure des années. Pour les lampes tissées, des artisans français façonnent les structures avant que je ne prenne le relai sur le tissage. Ce sont des menuisiers pour les structures en bois, et des métalliers quand la carcasse est en métal. Pour les autres objets, je travaille en étroite collaboration avec d’autres magnifiques artisans qui m’aident à réaliser mes idées et s’occupent ensuite de la fabrication des objets quand les commandes arrivent. Je suis très bien entourée et j’ai une immense admiration pour tous leur précieux savoir-faire.
As-tu un rituel qui t’accompagne dans ton travail ?
J’écoute de la musique, des podcasts. Parfois, je regarde des documentaires. Mon problème est que je ne sais pas m’arrêter au milieu d’une tâche, donc je me pousse physiquement toujours un peu trop ! Je peux tisser sans faire de pause pendant 6 heures. J’essaie d’apprendre à me ménager un peu mais c’est contre-intuitif pour moi.
Quelles sont tes inspirations ?
Tout et n’importe quoi. Le mobilier vintage, venant de différentes époques... Mais aussi mes voyages, les expositions que je visite, les livres que je feuillette, les matières que je touche. J’enregistre des choses que je vois ou des moments que je vis et tout ça ressort, parfois très longtemps après, sous une autre forme, ou associé à une autre idée.
Développes-tu de nouveaux projets en ce moment ?
En ce moment, je travaille sur deux tables basses différentes. L’une d’entre elles représente un réel défi technique, sur lequel nous travaillons depuis de longs mois avec mon menuisier, Jason. J’espère que la première verra le jour avant la fin de l’année 2023 ! Je développe par ailleurs de nouvelles formes et tailles pour mes lampes STRAW avec Simon, métallier. Ces modèles sortiront au cours de l’hiver. J’ai hâte de vous montrer tout ça !
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