Lyon : promenade au fil de ses fontaines monumentales

La Capitale des Gaules, de la gastronomie et du cinéma ne compte pas moins de 240 ensembles architecturaux, protégés au titre des monuments historiques. Parmi eux, une collection de fontaines, anciennes ou contemporaines, jalonnent les places les plus prestigieuses de son centre-ville. Entre les collines de Fourvière et de La Croix-Rousse, le Rhône et la Saône, ce patrimoine culturel fait aujourd'hui partie du paysage urbain lyonnais.

La plus connue est sans conteste celle de la place des Jacobins, dans la partie huppée du quartier Bellecour. Toute de marbre vêtue, elle est surplombée par des bâtiments dont les façades sculptées font l'admiration des visiteurs, au point que certains en profitent pour y visiter des appartements de luxe à vendre. Inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques, elle fut construite en 1885 par l'architecte Gaspard André. Depuis, ses 4 étages aux vasques circulaires sont surmontés par un temple de style Renaissance, orné de griffons à ses points cardinaux. Elle se dresse dans un espace entièrement réaménagé et représente 4 sirènes ainsi que 4 artistes lyonnais.

Un peu plus loin, un autre lieu a su valoriser son patrimoine. Il s'agit de la très commerçante place Antonin Poncet. Dominée par le clocher de la Charité, vestige d'un ancien hôpital, elle est animée de jour comme de nuit. Les jets d'eau lumineux de sa fontaine jaillissent du sol avec des hauteurs variables. Elle est entourée par des pelouses et l'ensemble sert de point de fraîcheur pour les habitants, lors des journées de forte canicule.

Rendez-vous dans le 6e arrondissement de Lyon pour admirer la fontaine de la place du Maréchal-Lyautey. Datant de la fin du 19e siècle, cette œuvre monumentale est l'héritage laissé par l'architecte Antoine Desjardins. Surmontée de plusieurs vasques et d'une statue en marbre de Carrare, parée d'une couronne, ses jets d'eau sont crachés par des mascarons aux têtes de lion. Du côté des sculptures, celles-ci évoquent les atouts de la ville que sont la navigation, l'industrie, le commerce, l’histoire et la géographie, comme on se les représentait à l'époque.

Plus contemporaine, celle de la place Louis Pradel, au pied de la colline de la Croix-Rousse, prend la forme d'un disque de bronze au cœur d'un espace piétonnier. Réalisé par le peintre-sculpteur Ipoustéguy, « Le Soleil » affiche une phrase romantique de la poétesse Louise Labé. Trente-cinq jets d’eau s'illuminent à la nuit tombée pour converger simultanément sur le disque de cet astre du jour de 3,50 mètres de diamètre. 

Dans sa partie la plus large, là où les immeubles haussmanniens se succèdent, la place de la République est considérée comme les Champs Élysées locaux, au centre de la presqu’île lyonnaise. Elle est agrémentée en son centre d'une fontaine en version XXL. À hauteur d'enfant et équipées de projecteurs à LED immergés, les éruptions liquides de ce bassin montent harmonieusement vers le ciel.

Comment oublier celle qui donne toute sa majesté à la place des Terreaux, face à l'hôtel de ville ? Inspirée du bassin d'Apollon, à Versailles, la fontaine Bartholdi porte le nom de l'architecte de la Statue de la Liberté. Imaginée en 1888, comme une Marianne chevauchant un char triomphal traversant la Garonne, elle est constituée de 2 bassins. Avec son armature en fer, elle pèse près de 360 tonnes. Néo-classique, mais un rien baroque, sa silhouette est imprimée sur de nombreuses cartes postales de Lyon…