Élections américaines : quel impact sur l’immobilier du luxe en France ?

Vincent Cuzon
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Élu le 5 novembre dernier, Donald Trump commencera officiellement son second mandat le 20 janvier 2025. Son élection pourrait bien avoir un impact sur le marché français de l’immobilier de luxe. Explications.

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L’élection de Donald Trump pourrait augmenter le nombre d’investisseurs américains sur le marché français. © Martin Barraud - Getty Images
L’élection de Donald Trump pourrait augmenter le nombre d’investisseurs américains sur le marché français. © Martin Barraud - Getty Images
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Donald Trump : un signal positif pour le marché français ?

Le 5 novembre dernier, les électeurs américains ont fait mentir les pronostics, en plaçant Donald Trump en tête de façon très nette. Une élection qui devrait avoir un impact sur le marché français de l’immobilier de luxe.

Alexander Kraft, PDG de Sotheby’s International Realty France-Monaco, constate un retour progressif des transactions immobilières depuis l’annonce des résultats outre-Atlantique : « Comme c’est le cas pour les Français, les Américains hésitent toujours à acheter en période pré-électorale. Cette clientèle était pourtant présente en France depuis des mois et a effectué bon nombre de visites mais ces dossiers ne se sont pas concrétisés. Ce n’est que depuis une quinzaine de jours que les plus impatients franchissent le pas et que des promesses de vente sont à nouveau signées. »

Il faut dire que pour de nombreux américains fortunés, l’élection de Donald Trump signifie le retour des affaires florissantes. En effet, le milliardaire est connu pour ses politiques fiscales favorables aux investisseurs. Les Américains sont d’ailleurs les premiers acheteurs étrangers non-résidents à investir à Paris.

Les acheteurs américains recherchent principalement des biens de prestige sur la Côte d’Azur et à Paris.

Les professionnels du secteur restent prudents

Si l’élection de Donald Trump semble prometteuse pour le marché français de l’immobilier de prestige, les professionnels du secteur restent prudents dans la mesure où les Américains fortunés restent divisés sur le plan idéologique. « La clientèle de Floride est souvent trumpiste alors qu’à New York, la sensibilité démocrate l’emporte généralement », indique Thibault de Saint-Vincent, président de Barnes, à nos confrères du Figaro.

« La situation risque d’être assez paradoxale avec la réélection de Donald Trump. La clientèle la plus aisée regarde Trump avec bienveillance, estimant qu’il est favorable au business. Et en même temps, d’un point de vue international, son retour peut inquiéter les marchés et conduire à une situation très volatile, au gré de ses décisions impulsives », analyse Alexander Kraft. Une instabilité qui pourrait finalement être bénéfique pour le marché immobilier français du luxe.

Pour Sébastien Kuperfis, à la tête du réseau Junot, l’élection de Trump pourrait encourager l’exil en France « des démocrates apeurés et/ou écœurés ». Même son de cloche du côté du président de Barnes, pour qui «  les démocrates, plus nombreux dans des villes comme New York, pourraient chercher à fuir un climat politique qui ne leur convient plus ».

Immobilier de prestige : attention aux taux de la Fed

Même si l’élection de Donald Trump semble créer un climat favorable à l’investissement, Thibault de Saint-Vincent tient à relativiser l’impact de cette élection sur le marché français de l’immobilier de prestige. « Je doute que le résultat des élections ait un gros impact sur le marché. Ce qui compte vraiment, ce sont les taux d’intérêt. »

Or, pour le président de Barnes, les taux d’intérêt ne devraient pas varier aux États-Unis, vu le degré d’indépendance de la Fed (Réserve fédérale américaine) vis-à-vis du pouvoir central. Autrement dit, la politique monétaire américaine aura plus d’impact sur le marché français que le résultat des dernières élections présidentielles.

Par ailleurs, certains analystes, considérant le programme économique de Donald Trump comme inflationniste, estiment qu’un retour de l’inflation engendrerait une nouvelle hausse des taux d’intérêt. Affaire à suivre, donc.

Selon les notaires, les Américains ont acheté un quart des résidences secondaires en Île-de-France.

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