Ultra riches et super luxe : Dubaï vole la vedette à Paris

Laetitia Lapiana
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Au pays du luxe extrême, les cartes des paradis terrestres les plus prisés par les grandes fortunes ont été rebattues, et ce n’est pas en faveur de la capitale française... Comme le dévoile l’incontournable Barnes City Index 2024, c’est Dubaï qui se hisse sur le haut du podium, tandis que Paris recule à la 5e place. Un vent de renouveau souffle en direction des villes du futur pour ces ultra riches et pour les digital nomads, qui créent la tendance en matière de spots au top. Explications

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Tout en verticalité et ultra-modernité, Dubaï fait partie de ces villes « du futur », qui séduisent de plus en plus les grandes fortunes du monde entier pour s'y installer durablement. © Getty Images
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La Ville Lumière perd (un peu) de son lustre

À quelques mois de la fin des Jeux Olympiques, qui l'ont fait briller de mille feux à travers le monde, la Ville Lumière s’est imposée comme la reine de la beauté et de la magie, avec ses trésors emblématiques. Paris a en effet fait chavirer le cœur des médias et des millions de spectateurs étrangers, qui ont suivi cette compétition hors-pair. Des qualités et atouts majeurs bien connus des grandes fortunes internationales, qui investissent depuis des lustres dans l’incomparable pierre parisienne, qui pour un pied-à-terre de rêve, qui pour s’y installer à l’année et profiter de son ambiance féérique à souhait. Mais voilà, le charme ne fait pas tout... Et en matière d’immobilier de luxe et d’hyper luxe, d’autres paramètres entrent en jeu pour séduire une clientèle d’UHNWI pour « Ultra High-NetWorth Individuals » – dotée d’un patrimoine d’au moins 30 millions de dollars d’actifs nets –, toujours en quête d’excellence et de nouveaux repaires plus attractifs.

Dans le classement Barnes des 50 villes internationales les plus prisées des grandes fortunes selon 3 critères majeurs (affectif, pratique et financier), les lauréates du Top 10 2024 sont, dans l’ordre : Dubaï, Miami, New York, Madrid, Paris, Londres, Austin, Lisbonne, Rome et Istanbul.

Digital-nomadisme et nouveaux besoins, retour vers le futur

Des évolutions notables « des goûts et des couleurs » dans ce segment particulier qu’est l’immobilier de luxe et de prestige, à l’image des nouveaux besoins, habitudes et modes de vie des UHNWI. Comme l’explique Thibault de Saint-Vincent, président de Barnes : « La clientèle fortunée, principalement composée d’entrepreneurs, est désormais devenue beaucoup plus nomade. Elle ne se contente plus d’investir à l’international, mais elle s’y installe de manière durable ». De fait, pour les digital nomads, qui représentent quelque 10 % des ultra riches, les villes « historiques » comme New York, Londres ou Paris sont peu à peu délaissées à la faveur des villes « du futur », plus jeunes, dynamiques et pleines de promesses que leurs traditionnelles rivales de podium. Une tendance incarnée cette année par le sacre de Dubaï et la poussée de Miami et Austin, respectivement 2e et 7e au classement Barnes. Des villes en mouvement perpétuel et dont le cadre de vie semble coller davantage aux nouvelles exigences des investisseurs et autres entrepreneurs nomades fortunés.

Dubaï, métropole XXL de tous les superlatifs

C’est donc la cité-émirat qui s’impose, pour la première fois, comme la destination immobilière la plus recherchée par cette clientèle d’ultra riches. Métropole du luxe « bling-bling », tout à la fois cosmopolite, futuriste, technologique, et offrant une qualité de vie et un confort ultimes, Dubaï suscite déjà depuis plusieurs années un engouement sans pareil auprès d’une clientèle de jeunes actifs et de digital nomads du monde entier. Ceux-ci viennent, pour l’essentiel, s’y installer avec leurs familles, en faisant les choux gras des promoteurs de villas, penthouses, appartements, et autres constructions flambant neuves à l’architecture ultra moderne et futuriste, à l’image de la cité émiratie, tout en verticalité, design, grandeurs et démesure.

Qualité de vie, sécurité et... fiscalité

En croissance constante, la cité des Émirats arabes bénéficie d’une qualité de vie et d’une sécurité inégalables, à coups d'investissements destinés à enrichir l’offre sportive et de loisirs, culturelle et éducative, gastronomique et commerciale. Dubaï est en effet aussi le royaume des marques de luxe mondiales, notamment avec son emblématique « Dubaï Mall », le plus grand centre commercial de la ville et... du monde ! Cependant, si on y compte non moins de 92 % d’expatriés, les raisons de ce succès phénoménal sont davantage à rechercher autour de deux facteurs clés de tout investissement immobilier : un prix de la pierre encore très attractif, malgré une hausse de plus de 20 % en deux ans, et une politique fiscale des plus alléchantes, les expatriés qui y résident étant totalement exonérés d’impôts sur le revenu.

Outre l’exonération de l’IR pour les expatriés, Dubaï se distingue aussi par une TVA très light (5 %), une défiscalisation tous azimuts (donations, successions, plus-values...) et un impôt sur les sociétés de seulement 9 % pour les bénéfices supérieurs à 375 000 dirhams (environ 100 000 €).

Paris-Dubaï, fiscalité et prix de la pierre creusent l’écart

Une percée fulgurante pour ce nouvel eldorado en mouvement permanent, qui a fini par détrôner Paris, jugée trop « conservatrice ». Un léger recul, imputable à une fiscalité moins clémente qu’à Dubaï et des prix autrement plus élevés. De fait, avec un budget d’un million de dollars (environ 930 000 €), on peut se porter acquéreur d’un bien de luxe :

À Dubaï :

  • de 90 m² à Dubaï Downtown (Burj Khalifa, Dubaï Mall et Musée du Futur),
  • de 180 à 200 m² à Dubaï Hills Estate, le nouveau quartier dynamique de Dubaï, très prisé des familles.

À Paris :

  • de 55 m² m2 dans les très recherchés 6e et 7° arrondissements,
  • de 65 m² dans le 5e,
  • de 68 à 72 m² dans le 1er, 8e, 9e, 11e, 16e, 17e et 18e (Montmartre) arrondissements.

Pour une surface équivalente à celle du centre-ville de Dubaï (à budget égal), il faudra davantage s’orienter vers les quartiers du Nord-Est parisien, traditionnellement peu attractifs dans ce segment, ou vers Neuilly-sur-Seine, Boulogne-Billancourt ou Versailles.

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